Royal Club Equestre du Détroit: Tour de piste à l’ombre du Détroit de Tanger

SPORTS ÉQUESTRES

Mohammed Al Ahrach nous ouvre les portes du royal club équestre du détroit, club familial de tanger dont il préside les destinées entre sport de haut niveau, de loisirs et de tourisme équestre.

 

Des résultats sportifs de premier plan et des licenciés qui répondent présents, le Royal Club Équestre du Détroit (RCED) avance sur deux jambes avec d’un côté l’élite qui fait briller la vitrine et de l’autre les pratiquants qui ajoutent à l’essor du cheval à Tanger. Le RCED, créé en 2011, progresse surtout avec la famille Al Ahrach, Mohammed le fils aîné et président du club, Ali le fils cadet et espoir du sport équestre marocain et Abdelmalik, le papa, passionné de la deuxième heure et investisseur de la première.

L’histoire de Mohammed Al Ahrach (38ans) a quelque chose qui relève du conte, quelque peu similaire à celle du personnage d’un des romans de Jean-Luc Sarrazin, Iréné, dans Eugénie impératrice des temps modernes. Son parcours est celui d’un jeune homme passionné par le monde du cheval, aspirant à percer dans la filière équine, laissant derrière lui une carrière toute tracée dans les assurances pour vivre sa passion à pleins poumons. Sa vie est celle d’un garçon qui fait l’unanimité, l’ami de tout le monde, l’homme «aux mille victoires», un cavalier émérite qui tend à représenter la région nord du Maroc avec panache depuis ses débuts, en 1990.

Et plus précisément le Royal Club Équestre du Détroit, vainqueur en décembre 2014, de la finale de la Coupe du trône ou encore sacré vice-champion du Maroc, en juillet dernier, lors de la Semaine du Cheval. Autant de résultats ne sont ni un hasard ni un coup de chance, c’est seulement la traduction d’une motivation profonde, terriblement prégnante dans un royaume équestre où il se voit serviteur de cette noble cause.

Situé à une quinzaine de kilomètres du centre-ville de Tanger, sur la route du Cap Spartel, bordé par l’océan Atlantique, le RCED est une association dont l’objectif premier est de permettre au plus grand nombre de pratiquer l’équitation dans les meilleures conditions. «Le cap des 100  licenciés vient d’être franchi» se félicite Mohammed Al Ahrach.

Le défi d’aujourd’hui du RCED, c’est d’apporter sa pierre à l’édifice d’un tourisme équestre qui mobilise beaucoup d’énergie et d’espoir dans l’économie sociale et touristique. «On va bientôt commercialiser 10 bungalows de 35m2 en proposant aux touristes des packages avec des randonnées à cheval de 3, 5 ou 10 jours» précise Mohammed.

Cheval du?Maroc.- Comment êtes-vous tombé dans le cercle équestre ?

Mohammed Al Ahrach.- Il faut savoir qu’aucun membre de ma famille ne faisait du cheval, excepté mon frère Ali. On était tout simplement de passage à côté d’un des clubs d’équitation de Tanger, j’avais 8 ans, mon frère en avait 6. Ce fut un coup de foudre familial (rires). J’ai donc démarré presque instantanément et à 10 ans je participais déjà à mes premiers concours, soutenu et encouragé par mes parents qui m’ont suivi un peu partout au Maroc lors des différentes compétitions. Ils ont été là pendant les moments difficiles.

Vous tenez un cabinet d’assurances de bonne réputation. Vous avez décidé de faire une double carrière ?

Effectivement, j’ai ouvert mon cabinet d’assurances à Tanger il y a quelques années après des études de commerce à l’université Al Akhawayn. Durant mon cursus universitaire, je m’adonnais à l’équitation, les week-ends. Ce fut difficile d’allier les deux, cela relevait presque de l’impossible. C’est un domaine qui demande de l’investissement personnel. Il était alors nécessaire de faire un choix, et le choix s’est imposé à moi comme une évidence. Il y a donc 4 ans, j’ai décidé de laisser tomber le monde des assurances pour me consacrer entièrement à la discipline du saut d’obstacles.

C’est à ce moment qu’est né le Royal Club Équestre du Détroit...

C’est un rêve d’enfant que nous partagions avec mon frère Ali. Au départ, nous voulions juste créer des installations avec une carrière, une piste couverte et des boxes pour chevaux. Feu SAR la Princesse Lalla Amina nous a encouragés à voir grand, à créer un club afin de faire découvrir le monde équestre aux Tangérois et ainsi former les futurs champions du Maroc. C’est d’ailleurs elle-même qui a donné au club son titre « royal ». En 2011 le Royal club est né et depuis je suis son président fondateur, mon frère étant son vice-président.

Le RCED est réputé pour son maintien au haut niveau...

Il faut préciser qu’aujourd’hui la région du nord doit compter tout au plus 3 ou 4 cavaliers compétiteurs. Nous organisons donc régulièrement des stages régionaux d’initiations. Nous essayons de décentraliser ce sport qui reste ancré entre Rabat et Casablanca où toutes les grandes compétitions s’y déroulent.

 

Vous faites partie d’une grande équipe du Maroc avec notamment Kebir Ouaddar...

Kebir, c’est notre idole, l’idole de tous les marocains. Il représente un grand frère pour moi. J’ai eu l’opportunité de partir avec lui en France à l’occasion de ses tournées. Je faisais énormément de concours avec lui. Il a été d’un grand soutien, toujours présent à l’appel. C’est notre chouchou (rire).

Quelle relation entretenez-vous avec votre frère Ali ?

Je dirais que c’est une relation double. Frères et associés en affaires, il n’y a pas mieux. Nous faisons beaucoup de stages d’équitation ensemble, mais aussi du commerce. Il n’y pas de concurrence entre nous. Ali se consacre plutôt aux grosses épreuves. Sur la piste mon objectif est de gagner, que ce soit contre lui ou quelqu’un d’autre. Si on est en compétition pour le même prix, le plus important est de voir notre nom de famille, en tête du classement. Donc ça n’affecte en rien notre relation.

Pouvez-vous nous parler de Mélody d’Etenclin ?

C’est la jument avec laquelle j’ai gagné plus de 70 épreuves, une vraie guerrière. Quand elle entrait en piste, elle ne voulait qu’une chose : gagner ! Elle a ainsi marqué ma carrière.

Quels sont vos projets pour l’année 2016 ?

Personnellement, essayer de gagner les grands prix, tout en étant très optimistes (rires). Concernant le RCED, nous avons pour objectif d’organiser la 3e édition du concours national de saut d’obstacles. Les éditions précédentes ont été très attendues et accueillies avec beaucoup d’enthousiasme. Elles ont répondu dignement à la politique du développement des sports équestres au Maroc et ont apporté notre contribution à l’essor d’un nouveau tourisme équestre. Nous avons les arguments et les atouts pour cela.

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Placé comme un supplément à la fin du magazine Clin d’œil, le magazine Cheval du Maroc est un rendez-vous incontournable pour les amoureux du cheval et permet, aux non initiés de découvrir la filière équine aux multiples facettes. Il participe, également, à la création d’un lien social entre les différents intervenants du monde du cheval au Royaume. Entre les courses hippiques, le développement du cheval barbe, l’utilisation traditionnelle et moderne du cheval, l’élevage équin, le Salon du Cheval d’El Jadida, le sport équestre, les métiers du cheval ou les cartes postales du cavalier marocain Kebir Ouaddar, les intérêts de lecture ne manquent pas. 

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