Ecole de jockeys: la fabrique des futurs champions

DES MÉTIERS ET DES HOMMES

Attention, ici, se trouvent les successeurs de Zargane, Faddoul, Mandihi ou autres Kandoussi. Attention, ici, se trouve peut-être le futur vainqueur d’un Grand Prix Mohammed VI. Ici, c’est l’école des jockeys, véritable fabrique de grands champions et d’individus accomplis intellectuellement.

Inaugurée en septembre 2015 dans les murs prestigieux de l’Institut National du Cheval Prince Héritier Moulay El Hassan, à Rabat, l’école des jockeys offre une formation diplômante à 18 élèves cavaliers, âgés de 15 à 18 ans, dont la limite de poids est fixée à 54 kg.  

Et si les premiers élèves stagiaires - les premiers diplômes seront délivrés en septembre 2017 - ont généralement des accointances familiales dans le monde du cheval, l’ambition est d’élargir le champ du recrutement au grand public. «Le développement des courses au Maroc est si important que c’est une obligation de former des jockeys» assure Sara Ouaddadouch, la responsable de la formation des futurs jockeys pour la Société Royale d’Encouragement du Cheval (SOREC), qui ne cache pas que la prochaine session de septembre 2016 devrait atteindre le chiffre plafond de 32 élèves.

La formation permet de délivrer le diplôme Cavalier d’entraînement des chevaux de courses. «On veut inculquer à nos élèves le besoin de  rigueur dans ce métier» précise David Bouland, formateur technique qui veille au déroulement des cours, dans les meilleures conditions.   «D’ailleurs, les stagiaires ont très bien compris l’importance de valeurs basées sur le respect de l’humain, du cheval et de l’environnement».

 

L’école des jockeys, qui a déjà noué des partenariats avec l’Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPPT), dispense 70% de cours pratiques pour 30% de théorie.?

Enseignement général en mathématiques, français et arabe, code des courses ou hippologie, la première année; formation de suivi alimentaire pour les jockeys, de soins vétérinaires, de débourrage, lors de la seconde année, rien n’est laissé au hasard pour la réussite des élèves et de leur future carrière. «On a intégré la grande nécessité d’apprendre le Français, qui est la langue de la majorité des dialogues professionnels dans le monde des courses».

Le casting des professeurs et des intervenants répond aussi à une exigence d’excellence. C’est donc David Bouland, ancien jockey numéro 1 au Qatar où il courait pour l’écurie vedette du Cheikh Abdullah Ben Khalifa Al-Tahni - il a été sacré six fois cravache d’or et a notamment remporté la President Cup à Abu Dhabi - qui occupe le rôle capital de formateur technique à l’équitation de courses.

Les jeunes apprentis Jockeys nous ont accueillis les bras ouverts et ont témoigné de leur satisfaction, à l’image de la jeune Houda (18 ans), originaire de Meknès. Apprendre ce métier est surtout pour elle la concrétisation de sa passion pour le sport. «Avant l’existence de cette école, je voulais être professeur de sport» confirme Houda, qui fait de nouveaux rêves.

 

Aujourd’hui, Houda est reconnaissante à sa famille de lui avoir permis de profiter de cette formation. «Le cheval me permet de me dire que tout est possible» avoue Houda. «Et comme tout jockey, j’aspire à être la meilleure».

Zakaria, 15 ans, a intégré l’école au début de cette année scolaire. «Dans mon village, dans les environs de Marrakech, j’ai connu le cheval à travers des voisins qui avaient une écurie» explique ce jeune passionné. «Le propriétaire a vite compris que le cheval était toute ma vie. Et dès que l’institut a ouvert, il m’y a inscrit». 

Comme tous ses copains, il ne regrette pas. Surtout que c’est toute la filière courses qui accompagne et encourage l’heureuse initiative de la SOREC. «Il faut également saluer la grande contribution des propriétaires d’écuries de courses qui apportent un authentique soutien» se félicite Sara Ouaddadouch. «Ils ont immédiatement joué le jeu en permettant à nos élèves de s’entraîner régulièrement avec leurs chevaux de courses au contact de leurs meilleurs jockeys. Inutile de préciser que ces mêmes propriétaires de casaques sont appelés à être les premiers employeurs de nos futurs lauréats.»

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Placé comme un supplément à la fin du magazine Clin d’œil, le magazine Cheval du Maroc est un rendez-vous incontournable pour les amoureux du cheval et permet, aux non initiés de découvrir la filière équine aux multiples facettes. Il participe, également, à la création d’un lien social entre les différents intervenants du monde du cheval au Royaume. Entre les courses hippiques, le développement du cheval barbe, l’utilisation traditionnelle et moderne du cheval, l’élevage équin, le Salon du Cheval d’El Jadida, le sport équestre, les métiers du cheval ou les cartes postales du cavalier marocain Kebir Ouaddar, les intérêts de lecture ne manquent pas. 

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